Stratégie de résilience territoriale
Face à la multiplication des chocs — sanitaires, climatiques, économiques ou sociaux — la Ville de Grenoble s’engage dans une démarche de résilience territoriale. L’objectif ? Préserver sa capacité d’action, protéger les plus vulnérables, et maintenir le cap de la transition écologique et sociale. En s’appuyant sur les solidarités locales, les ressources existantes et l’expérience du terrain, cette stratégie vise à mieux anticiper, traverser et rebondir face aux crises à venir.
La résilience “à la Grenobloise”
A Grenoble, la résilience désigne la capacité du territoire à gérer et surmonter les chocs, et à maintenir le cap de sa transition écologique et sociale. Elle repose largement sur la capacité de la Ville à maintenir ses moyens d’action et à renforcer les liens de solidarité entre les habitant-es tout en favorisant leur développement. La stratégie de résilience territoriale s’applique donc à préserver, développer et faire grandir ces liens multiples dans l’objectif de sécuriser, ensemble, les ressources essentielles du territoire.
Un constat
Pandémie Covid-19 en 2020, crise énergétique en 2022, inondations meurtrières en 2024… Ces dernières années ont confirmé notre entrée dans une ère caractérisée par l’incertitude. Face à des crises de plus en plus fréquentes et systémiques, la Ville de Grenoble a souhaité renforcer les outils issus de la gestion des risques par une vision transversale des risques et leurs conséquences. Son objectif est de prévenir, anticiper, préparer et amortir les chocs qui menacent le territoire, afin de maintenir le cap des transitions.
Un diagnostic
Un diagnostic a été réalisé en 2022 et 2023 par une approche de terrain auprès d’une cinquantaine d’agent-es municipaux, qui ont été interrogé-es sur leur perception des risques à même d’éroder la capacité à agir de la ville dans les 15/20 ans à venir. Dégradation de l’offre de soins, absence soudaine d’autorité politique, désinformation et prolifération des infox, pénurie alimentaire et de matériaux ou encore de pétrole et d’énergie, clivage entre groupes ou communautés… L’analyse des entretiens réalisés a permis de lister 53 risques répartis en 4 familles.
Une éthique
La stratégie repose sur les principes éthiques du projet municipal : parce que sécuriser les ressources nécessite d’interroger leurs production et distribution, le partage, la justice sociale, la démocratie participative, la sobriété et le respect du vivant sont des valeurs au cœur de la stratégie de résilience territoriale.
Une stratégie
La stratégie repose sur trois piliers:
Etendre et préserver la capacité à agir de la collectivité
Les activités municipales, y compris celles liées à la gestion de crise, reposent sur des agent.es qui, au quotidien, assurent la continuité du service public ainsi que sur des infrastructures variées (numériques, bâtiments, etc.). Un axe essentiel de la résilience consiste donc déjà à prendre soin de l’existant et à proposer des réponses aux tensions présentes aujourd’hui. En s’appuyant sur les dispositifs existants et solides de gestion de crise dont elle dispose, la Ville de Grenoble souhaite renforcer son agilité et sa réactivité face aux crises systémiques.
Étendre et préserver la capacité à agir des habitant-es
La Ville de Grenoble s’attache à rendre plus robuste la satisfaction des besoins essentiels et fondamentaux des habitant-es. Le premier plan d’action décline ce chantier ambitieux par des actions menées dans le cadre des compétences de la municipalité, par des chantiers de collaborations avec les autres institutions du territoire, et en acculturant les Grenoblois-es aux risques afin de préserver leur capacité à agir en temps de crise.
Renforcer les coopérations et favoriser les solidarités
Un territoire est composé d’une myriade de liens ; ces réseaux sont des acteurs vers lesquels les habitant-es peuvent spontanément se tourner en cas de crise, et des acteurs à part entière de la résilience du territoire. « Faire collectif » est donc le maître mot de cette stratégie. La ville de Grenoble souhaite identifier et soutenir ces réseaux de solidarité (conventionnels et non-conventionnels), les entretenir et les associer à cette démarche de résilience. Sans « écraser » les réseaux d’entraide qui s’organisent spontanément, souvent indépendamment des institutions lors de crises majeures, la Ville de Grenoble souhaite trouver la juste articulation entre l’action municipale et l’action citoyenne, associative et solidaire face aux chocs.
Un plan d'action
Plan de lutte contre les cyberattaques, renforcement des stocks de crise, réflexion autour de la participation citoyenne en temps de crise… 28 mesures viennent décliner cette première stratégie de résilience territoriale sur le plan opérationnel.