À 75 ans, Jean Pellet a eu deux vies. Cardiologue depuis 45 ans, il est également écrivain à ses heures perdues. Dans son nouveau roman, il retrace le parcours de Paul, un médecin vivant dans le Trièves. On suit l’histoire du personnage principal à travers le regard de son ami. Il lui a en effet demandé d’écrire un livre sur le traumatisme sexuel qu’il a subi entre ses 10 et 11 ans
explique l’auteur.
La musique et la médecine comme exutoires
Cette histoire, Jean Pellet l’a vécue. Originaire de Lyon, il a 10 ans quand ses parents, instituteurs, s’installent dans la capitale des Alpes. Un ami de la famille va lui infliger ces violences. Et ce, pendant près de deux ans.
Seule la musique va lui permettre de s’évader. Malgré mes souffrances, il y avait le violon. C’est un instrument que j’ai pratiqué avec une professeure géniale au conservatoire de Grenoble. Puis j’ai continué à en jouer dans un orchestre.
En 1969, à la fin de son cursus scolaire, Jean Pellet entre à la faculté de médecine de Grenoble. Après son internat, il passe une thèse en cardiologie en 1979 et intègre ensuite le Groupe Hospitalier Mutualiste. Une structure qu’il ne quittera plus.
« La médecine est déterminante dans mon parcours vers la guérison. Grâce à elle, j’ai pu relativiser mes souffrances personnelles. »
« Libérer la parole »
Au fur et à mesure de sa carrière, Jean constate un manque d’humanisme fortement ancré dans le milieu. L’écriture lui sert de plaidoyer. En 2013, il publie Médecine et humanisme : le grand écart qui invite à repenser la relation clinique médecin-patient. Ou encore, en 2015, La nuit des Défaites, un livre autour des souffrances au travail.
Dans son dernier ouvrage, l’auteur s’est notamment inspiré du travail de Vanessa Springora. Son incroyable roman « Le Consentement » m’a beaucoup inspiré. Je trouve aussi que les violences sexuelles sont rarement évoquées par les hommes. Il est pourtant essentiel de libérer la parole
détaille-t-il.
« C’est la vocation principale de mon ouvrage. »