Enfant, il rêvait de devenir pilote de ligne ou contrôleur aérien. Artiste aussi, un peu
, dit-il en scrollant sur son smartphone pour vous montrer une image qu’il a publiée sur Instagram. Ce tracé rouge vif qui étincelle le long d’une falaise argentée, il l’a redessiné à partir des topos des voies qu’il ouvre lors de ses expéditions : C’est comme si je ramenais le tracé à un tableau
, explique l’alpiniste que l’art n’a jamais cessé de titiller.
À Grenoble, dans un café à deux pas de la Maison de la Montagne où se tient ce matin même la conférence de presse des Rencontres Ciné Montagne, Symon Welfringer, parrain de l’édition 2024, avoue qu’il a un peu de mal à redescendre
après ses deux mois d’expéditions estivales au Groenland.
Une trajectoire peu commune
Autour d’un deuxième expresso, et surtout parce que, fatigue ou pas, la passion pour l’alpinisme est intacte, vivace, inconditionnelle, le Grenoblois d’adoption, né à Metz en 1993, fait remonter ses souvenirs. Ses premiers murs d’escalade en salle dès l’âge de 3-4 ans, incité par ma mère qui en faisait
, des compétitions en équipe de France (catégorie Espoir), la pratique du kayak entre deux blocs, puis sa Prépa maths sup-maths spé.
Une trajectoire peu commune pour le jeune Messin, devenu en moins de dix ans ( !) météorologue, alpiniste – Piolet d’or 2021 – et guide de haute montagne. Tout s’est conjugué à la vitesse de l’éclair : C’est à l’école de la météorologie et plus particulièrement lors d’un stage à Grenoble au centre d’études de la neige que je me suis initié à l’alpinisme
, explique celui qui, tout en commençant à étudier les avalanches, avait présenté sa liste de courses pour décrocher le diplôme d’État de guide de haute montagne.
Parrain des Rencontres Ciné Montagne
Singulier Symon, autant que cet Y glissé par ses parents dans son premier prénom et que son deuxième (Gavriel avec un V
), singulier autant que ses 15 expéditions (Alaska, Caucase, Groenland, Himalaya) menées tambour battant depuis 2017. Le tout en parallèle de son activité professionnelle au centre national de recherches météorologiques de Saint-Martin-d’Hères et de ses entraînements (course/vélo/grimpe), trois fois par jour… Grenoble est devenu son camp de base depuis six ans :
« Je suis amoureux des montagnes et très citadin. Les interactions sociales, c’est essentiel pour moi. Il y a, à Grenoble, un combo entre altitude et activité sportive, climat et confort de vie. Je suis donc, ici, au meilleur endroit. »
Interactions sociales dont il colore justement les Rencontres Ciné Montagne 2024, en construisant un projet sur mesure avec et pour les jeunes du quartier Mistral et la MJC Anatole-France. Les emmener grimper, leur raconter ses expé et ses films, ses échappées quasi lunaires (Grenoble-Chamonix à vélo et grimper dans la foulée jusqu’au mont Blanc !), démystifier la montagne et leur permettre de s’en rapprocher, a dédoublé son bonheur de parrainer l’événement. Ce qui s’appelle des Rencontres, des vraies.