A la Maison des femmes, se revaloriser et pouvoir travailler après la violence

Elles sont une dizaine, entre 13 et 25 ans, à rejoindre régulièrement et sur une année environ la Maison des femmes Grenoble Alpes et à bénéficier d’un accompagnement spécifique vers l’emploi. Toutes ont vécu, ou vivent encore, de la violence physique ou psychologique.

Ici, ce n’est pas une mise à l’abri – qui ressort d’autres structures - mais un suivi sur la durée avec du soutien psychologique, médical et social en vue de sortir des situations de violence, reprendre confiance, trouver un logement et un travail. Dans cette unité de soin du Centre Hospitalier Universitaire Grenoble Alpes, co-portée par l’association Uni(e-s)verselles, l’accompagnement se pense avec le tissu associatif existant.

Des stress post-traumatiques qui génèrent une mauvaise estime de soi

Ce groupe de dix femmes s’est constitué grâce à la démarche territoriale Ambition Jeunesse portée par la Ville de Grenoble et la Break poverty foundation. Avec une prise en charge globale de chacune, la tentative est de lever les freins périphériques à l’insertion professionnelle.

Nous recevons beaucoup de mineures avec de très forts stress post-traumatiques qui génèrent une mauvaise estime de soi, des difficultés à se concentrer, le sentiment d’incapacité à construire sa vie, un manque de confiance. Nous travaillons en ateliers individuels, parfois en groupe, au cas par cas, pour les aider à se revaloriser, expose Floriane Le Garrec, coordinatrice de l’association Uni(e-s)verselles. Avoir un travail, c’est l’autonomie, retrouver une estime et cela donne une place sociale. Le projet est qu’elles soient autonomes, retrouvent leur liberté.

180 femmes accompagnées, 150 sur liste d’attente

Au-delà du projet tourné vers l’insertion porté par Ambition Jeunesse, dans cette Maison ouverte en 2020, près de 180 femmes trouvent ici chaque année l’accueil et le suivi de professionnels aux spécialités complémentaires : gynécologues, sage-femmes, psychologues, infirmières, conseillères conjugales, kinésithérapeutes, assistantes sociales, etc. Le suivi est au cas par cas après une évaluation des impacts des violences sur la santé, la qualité de vie et l’entourage des femmes. Le besoin de soins et d’accompagnement est saillant : elles sont toujours près de 150 sur la liste d’attente de la Maison des femmes de Grenoble.