L'occupation de Grenoble par l'armée du IIIe Reich est une période d'intensification des actes de résistance, d'accélération des déportations et des massacres, mais la perspective du débarquement allié génère aussi de l'espoir.
L'unification des différentes tendances de la Résistance incite à des actes d'héroïsme. Le 11 novembre 1943, une manifestation patriotique commémore l'armistice de 1918. Elle est réprimée par les Allemands : 386 hommes sont arrêtés ; 158 ne reviendront pas des camps de concentration. Dans la nuit du 13 au 14 novembre 1943, Aimé Requet fait exploser le Polygone d'artillerie. En représailles, fin novembre une branche d'ultra-collaborateurs arrive de Lyon. Elle exécute et déporte une trentaine de personnes dont les principaux responsables de la Résistance à Grenoble. Le 2 décembre, la Résistance répond par l'explosion du reste du stock de munitions à la caserne de Bonne : c'est le fait d'Aloyzi Kospicki.
Dans le même temps, Paul Vallier et Louis Nal organisent les groupes francs à Grenoble et commettent des attentats contre les intérêts allemands, de même que les résistant-es de la MOI (Main d'œuvre immigrée) rattachée aux FTP (Francs-tireurs et partisans, proches des communistes). Ces groupes vont progressivement se coordonner et le 25 janvier 1944 va être créé à Méaudre le Comité départemental de Libération nationale (CDLN) composé des principales tendances de la résistance locale (civiles, militaires, communistes et non-communistes).
Le CDLN est chargé de coordonner la Résistance au sein du département et de mettre en place une administration qui remplacera celle de Vichy.
Répression féroce
Le 6 juin 1944, le Débarquement a lieu en Normandie. Des messages de la BBC appellent à la mobilisation. Un grand nombre de personnes affluent vers les maquis autour de Grenoble (Grésivaudan, Chartreuse, Vercors et Oisans).
Le maquis du Vercors est très organisé avec le plan montagnard conçu par Pierre Dalloz dès 1943 prévoyant l'attaque des Allemands en cas de débarquement dans le sud. La Wehrmacht attaque Saint-Nizier-du-Moucherotte du 13 au 15 juin. En juillet, les troupes de montagne allemandes (environ 10 000 hommes) attaquent les accès au Vercors et les combats contre les FFI (Forces françaises de l'Intérieur, environ 4 000 hommes) dureront jusqu'au 27 juillet. Puis une répression féroce s'abat sur le massif jusqu'au début du mois d'août.
Le 15 août 1944 a lieu le débarquement allié de Provence. Les armées alliées remontent le Rhône et la Durance très rapidement et le 22, les Allemands quittent Grenoble, laissant les troupes américaines et les maquis environnants investir la ville. Un nouveau préfet, Albert Reynier (Vauban dans la Résistance) est installé. Le maire Paul Cocat, resté en place sous le gouvernement de Vichy, est démis de ses fonctions et remplacé par Frédéric Lafleur par le CDLN en attendant que puissent se tenir les élections municipales.
Si Grenoble est libérée, la guerre continue. Certain-es résistant-es de la région s'engagent dans l'armée régulière et partent en Autriche et en Italie se battre contre les Allemands, d'autres retournent à la vie civile. Les Grenobloises et les Grenoblois n'en ont pas fini avec les souffrances et les violences, liées aux restrictions alimentaires (jusqu'en 1949), à l'épuration (punir les traîtres, ceux qui ont collaboré avec l'occupant), à l'attente du retour des déporté-es...
Les premières élections municipales ont lieu à Grenoble et partout en France en avril 1945 ; les femmes votent pour la première fois.