Le précédent mandat avait posé les bases d'une politique culturelle renouvelée, misant sur l'amélioration de l'accès de toutes et tous à la culture, la liberté de création et de programmation, l'engagement aux côtés des acteurs et actrices culturel-les, dans un esprit de transparence.
Quatre priorités transversales
- L'égalité et la parité femmes-hommes dans la gestion, la coordination et la programmation de projets culturels.
- S'adresser aux publics prioritaires, en allouant des moyens spécifiques pour favoriser l'accès à la culture pour la petite enfance, les adolescent-es, les habitant-es en situation de précarité sociale ou financière.
- La réduction de l'empreinte écologique des projets culturels.
- Offrir la liberté de programmer et de participer. La Ville entend faire participer le plus possible les habitant-es et les artistes à la vie des structures culturelles.
Ces priorités s'appliquent à tous les établissements culturels dont Grenoble a la charge.
«On peut citer la valorisation de l'émergence artistique dans les quartiers, le dispositif Envies de Culture, le nouveau projet du théâtre municipal, la réouverture de lieux comme le Ciel et le théâtre Prémol, ou encore un fort soutien aux acteurs et actrices pendant la crise sanitaire», énumère Lucille Lheureux, adjointe aux cultures.
Optimiser les conditions d'accueil
Malgré la baisse des ressources financières, Grenoble a fait le choix de maintenir le budget de la culture (27 433 351 euros, soit 174 euros par habitant-e). Sa politique culturelle s'articule notamment autour de la mise en lumière des lieux de création et de diffusion, leur ouverture sur la ville, l'invitation de tout un chacun à y entrer.
Un Conservatoire à la portée de toutes et tous
Le projet d'établissement du Conservatoire de Grenoble, labellisé Conservatoire à Rayonnement Régional, avait vu sa préparation reportée à cause de la crise sanitaire. Le revoilà au coeur des préoccupations de la municipalité. Après la mise en place d'une tarification sociale et des bourses municipales pour attirer davantage de publics, l'heure est à la lutte contre les stéréotypes dans les disciplines enseignées et au développement de son ouverture, notamment vers les ados, les adultes amateur-es et les personnes en situation de précarité.
Des temps de découvertes artistiques sont en cours de déploiement, en scolaire comme en dehors, à l'école primaire. Les actions prévues dans les cinq années à venir concernent la rénovation du hall et l'aménagement de nouveaux espaces, l'inclusion des usager-ères dans les réflexions sur son évolution, ainsi qu'une meilleure liaison vers les autres équipements et services de la Ville. L'encouragement à des pratiques collectives et la construction de parcours non diplômants figurent aussi sur la partition du Conservatoire.
L'optimisation des conditions d'accueil des équipements municipaux (bibliothèques, Conservatoire, muséum, théâtre municipal de Grenoble) participe de cette ambition. Une nouvelle signalétique doit aussi y contribuer.
L'ouverture de nouveaux espaces de libertés artistiques fait également partie du projet. Cette volonté s'illustre avec le Grand Collectif, l'appel à manifestation d'intérêt pour l'ancien IUFM du quartier Flaubert, ou encore le travail de la compagnie Scalène dans le cadre d'Ouverture Exceptionnelle.
Rapprocher la culture des publics plus fragiles
La Ville entend déployer davantage de moyens pour celles et ceux qui sont plus éloignés des lieux culturels, plus vulnérables, ou pour qui l'accès à la culture est déterminant.
La bibliothèque, nouveau lieu de vie
C'est dans ce cadre qu'a été adopté en juillet dernier le projet culturel, scientifique, éducatif et social (PCSES) de la bibliothèque municipale. Il porte plusieurs idées dont une «nouvelle (très) grande bibliothèque» adaptée à l'accueil de nouveaux publics et proposant des services et supports variés, encourageant différents usages. Des travaux de rénovation/restructuration vont concerner en priorité les bibliothèques Eaux-Claires –Mistral, Saint-Bruno et Arlequin. La bibliothèque doit être plus que jamais perçue comme un lieu d'accueil, d'ouverture et de vie commune. C'est pour cela que nous devons travailler au confort, à la convivialité et à l'attractivité des bâtiments
, précise Lucille Lheureux, adjointe aux cultures.
Les autres axes du PCSES de la bibliothèque consistent à développer les publics, suivant l'esprit du projet Bienvenue en Bibliothèque de la municipalité, poursuivre la structuration du service en réseau, mieux faire connaître les ressources et consolider les relations avec les partenaires sociaux, éducatifs et culturels du territoire.
Cela se traduit par exemple par l'ouverture prochaine d'un espace culturel dédié à la petite enfance et à la fonction parentale au sein de l'espace Prémol, ou par la démarche Vive les Vacances, qui propose une programmation jeune public et tous publics toute l'année au théâtre de Grenoble.
La gratuité du musée de Grenoble et du muséum pour les moins de 26 ans, la gratuité des bibliothèques depuis 2019 et le tarif solidaire à 5 euros pour la nouvelle saison du théâtre de Grenoble témoignent aussi de cette volonté.
Enfin, la Ville s'efforce d'amener la culture auprès des publics vulnérables (relais lectures à la prison de Varces, à l'hôpital, etc.) et dans des lieux inattendus. En signe de soutien à la création, une commande artistique a été passée pour réaliser une oeuvre dans la salle du Conseil municipal.
Le muséum, forum sur la place du vivant
Septième muséum le plus fréquenté de France, le muséum de Grenoble conserve un patrimoine unique de 3 millions de spécimens. Son premier Projet Scientifique et Culturel, voté cet été, fait directement écho aux axes définis par la municipalité en matière de culture. Une rénovation des espaces d'accueil sera engagée en 2023. Des travaux qui veulent aussi ouvrir le muséum vers l'extérieur et renouveler le parcours de visite autour des sciences du vivant et des changements perçus dans les Alpes notamment, avec l'appui d'un comité scientifique. La Ville souhaite faire du muséum un espace neutre de débats et de recherches, qui questionnent notamment les rapports entre l'humain et la complexité du vivant.
Des actions seront également engagées pour réduire l'empreinte carbone des expositions, par le réemploi des matériaux et mobiliers utilisés entre autres. Un plan d'inventaire rétrospectif et de récolement sera joint au PSC pour améliorer la connaissance des collections et en faciliter l'accès. Un ouvrage-manifeste sera publié en 2025, à l'occasion des 250 ans du muséum.