Eugène Chavant

Portrait d'Eugène Chavant.
Portrait d'Eugène Chavant. :
© Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère.
1894 (Colombe) - 1969 (Grenoble)

"Clément"

Il s'illustre lors de la Première Guerre mondiale en refusant de quitter le front après avoir été gazé. Il recevra la médaille militaire et la croix de guerre, avec quatre citations.
Engagé à la SFIO à la fin du conflit, il se présente aux élections municipales de Saint-Martin-d'Hères en 1929 puis en 1935, avant de devenir maire en 1938. En 1941, il est démis de ses fonctions par Vichy et remplacé par César Caillat, industriel. Licencié de Neyret-Beylier, il tient alors une épicerie-tabac au 14, avenue Maréchal-Randon. Sous le pseudonyme « Clément », il rejoint le mouvement de résistance Franc-Tireur. Il est considéré comme l'un des organisateurs du maquis du Vercors. Il est nommé chef civil du maquis et accueille les premiers réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO). Il rejoint Alger en mai 1944 pour demander au gouvernement provisoire de la Résistance française le soutien des Alliés au Plan montagnard créé par Pierre Dalloz et Jean Prévost.

Maire

Malgré son célèbre télégramme envoyé à Alger le 21 juillet 1944, pour demander des renforts en armes et munitions, le massif du Vercors est investi par l'armée allemande.
Nommé maire de Saint-Martin-d'Hères en septembre 1944, il reçoit en novembre, des mains du général de Gaulle, la Croix de la Libération. Il sera à nouveau élu maire aux élections de 1945 mais démissionnera pour se consacrer exclusivement à l'amicale des pionniers et combattants volontaires du Vercors, dont il est président.
Il est inhumé en 1969 dans la nécropole de Saint-Nizier-du-Moucherotte, mémorial du Vercors.

Marianne Cohn

Portrait de Marianne Cohn.
Portrait de Marianne Cohn. :
© DR
1922 (Mannheim) - 1944 (Annemasse)

Passeuse d'enfants

Elle est issue d'une famille d'universitaires de gauche d'origine juive. Avec l'accession au pouvoir du parti nazi, la famille trouve refuge en Espagne, puis en France. Après le déclenchement de la guerre, les parents de Marianne sont internés au camp de Gurs, car citoyens allemands. Elle et sa sœur sont prises en charge par les Éclaireurs israélites de France à Moissac. En 1942, elle adhère au Mouvement de la Jeunesse Sioniste (MJS). Elle est agent de liaison et participe au service des faux papiers à Grenoble et aux actions de sauvetage du réseau Garrel. Elle réussit à faire transiter plusieurs enfants en Suisse.

Le 31 mai 1944, cachée dans un camion, accompagnée d'enfants de quatre à quinze ans, elle est capturée par une patrouille allemande. Jean Deffaugt, maire d'Annemasse, va réussir à faire libérer les enfants les plus jeunes. Malgré la torture, Marianne ne livre aucune information à la Gestapo et refuse la proposition d'évasion de son réseau par crainte des représailles sur les enfants. Emmenée dans la nuit du 7 au 8 juillet 1944 par la Gestapo, elle est assassinée à coups de bottes. Les vingt-huit enfants arrêtés avec elle ont survécu ainsi que ses parents et sa sœur, Lisa Souris. À Annemasse, en 1966, le maire Jean Deffaugt a été reconnu "Juste parmi les Nations" par Yad Vashem.

Louise Collomb

Portrait de Louise Collomb.
Portrait de Louise Collomb. :
© Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère.
1899 (Londres) - Date de décès inconnue

"Juste parmi les Nations"

Louise Collomb est propriétaire du restaurant Le Comptoir Lyonnais, près de la gare de Grenoble. Elle fait partie du mouvement de Résistance Combat. Louise Collomb cachera chez elle un grand nombre de réfractaires, opposants au régime de Vichy, Juifs et persécutés.
En septembre 1940, elle accueille chez elle un pensionnaire juif, Jules Süssmann, originaire de Mannheim, recherché par l'armée allemande et la Gestapo. Elle l'hébergera pendant deux ans sans demander de contrepartie et parviendra à lui faire franchir la frontière suisse avec d'autres Juifs en septembre 1942. Après la Libération, liés d'amitié, ils se reverront à plusieurs reprises.
Louise Collomb reçoit d'Israël le titre de "Juste parmi les Nations" en 1994 à titre posthume.

Jean-Joseph Coppier

1903 (Annecy) - 1966 (Paris)

Colonel

Il est colonel dans l'Armée de l'air. Jean-Joseph Coppier participe activement à la Résistance dans les massifs de la Chartreuse et de Belledonne. Il est membre de la Légion d'honneur.

Pierre Dalloz

Portrait de Pierre Dalloz.
Portrait de Pierre Dalloz. :
© Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère.
1900 (Bourges) - 1992 (Sassenage)

Plan Montagnards

Pierre Dalloz est de 1933 à 1939 le rédacteur en chef de La Montagne, la revue du Club Alpin Français (CAF).
Architecte, proche d'Antoine de Saint-Exupéry, il a, dès 1941, l'intuition d'un projet d'utilisation stratégique du Vercors, dont il fait part à son ami Jean Prévost.
En 1943, sa "Note sur les possibilités d'utilisation militaire du Vercors" est validée par Jean Moulin. Ce projet consistait à accueillir sur le massif des troupes alliées aéroportées, afin de couper la route à l'ennemi en cas de débarquement en Provence.
Après de nombreuses arrestations, il quitte la région et rejoint Alger puis Londres, informant le BCRA (Bureau Central de Renseignements et d'Action) de son projet, devenu entre-temps le "Plan Montagnards". À la Libération, il deviendra un architecte réputé ; on lui doit le tremplin de saut à ski de Saint-Nizier-du-Moucherotte, conçu pour les Jeux Olympiques d'hiver de 1968 à Grenoble.

Hubert Dubedout

Portrait d' Hubert Dubedout.
Portrait d' Hubert Dubedout. :
© Mairie de Grenoble.
1922 (Paris) - 1986 (Chamonix)

Jeunesse étudiante chrétienne

Il participe à la Résistance dans le Sud-Ouest de la France à partir de 1942. Il œuvre au sein de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) et de l'Action catholique de la jeunesse française (ACJF).
Tout au long de ses trois mandats de maire, il fera de Grenoble une ville moderne tournée vers l'avenir et le développement culturel. Il se retire de la vie politique en 1983 après sa défaite aux municipales puis démissionne de son troisième mandat de député. Il meurt en 1986, à 63 ans, lors d'une randonnée en montagne près de Chamonix.

Henry Duffourd

1917 (Aix-les-Bains) - 2010 (Grenoble)

Militant de la mémoire

Ce militant communiste est un Résistant de la première heure. Il est arrêté le 9 février 1941 par la police de Vichy, suite à une dénonciation. Il est interné dans de nombreuses prisons de la région lyonnaise puis à Saint-Étienne durant deux ans. Il sera transféré à la centrale d'Eysses avant d'être déporté au camp de Dachau, puis dans le commando de Dachau Allach.
De retour en mai 1945, il sera de nombreuses années président de la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP) en Isère et fervent militant de la mémoire.

Jules Dumont

Portrait de Jules Dumont.
Portrait de Jules Dumont. :
© DR
1888 (Roubaix) - 1943 (Mont-Valérien)

Colonel

Issu du milieu ouvrier, il combat lors de la Première Guerre mondiale où il sera plusieurs fois blessé. Décoré de la Légion d'honneur et de la Croix de guerre, il quitte l'armée en 1920 et s'installe au Maroc pour y faire du commerce. Plus tard, il sera arrêté et condamné pour militantisme communiste et expulsé.
Juste avant la Seconde Guerre mondiale, il participe à l'organisation de l'instruction de combattants des Brigades Internationales.

Lorsque le conflit éclate, il participe activement à la Résistance au côté des communistes puis devient membre du comité militaire des Francs-Tireurs et Partisans (FTP). Début 1942, il est nommé chef militaire de la région Nord - Pas-de-Calais - Aisne - Ardennes. Arrêté par la Gestapo en novembre 1942 à Wasquehal (Nord), il est torturé et fusillé au Mont-Valérien le 15 juin 1943.

Yves Farge

Portrait d' Yves Farge.
Portrait d' Yves Farge. :
© Musée de l'Ordre de la Libération.
1899 (Salon-de-Provence) - 1953 (Tbilissi, Géorgie)

Pacifiste et Franc-Tireur

Issu d'une famille d'universitaires, il devient journaliste au journal Le Progrès à Lyon. Militant socialiste et pacifiste, il participe à la Première Guerre mondiale en tant qu'infirmier.
En 1941, au cœur des mouvances antinazies et bientôt résistantes, il contribue à la fondation du mouvement Franc-Tireur. Il est ensuite chargé du projet d'organisation militaire du massif du Vercors par Jean Moulin en 1942, et devient naturellement membre de l'état-major de l'Armée Secrète commandée par le général Delestraint.
Traqué par la Gestapo, il part clandestinement à Paris pour y présider le Comité d'Action contre la Déportation (CAD). En avril 1944, le CNR (Conseil National de la Résistance) propose au général de Gaulle de le nommer commissaire de la République pour la région Rhône-Alpes. Sa mission : préparer l'après-guerre et la future administration française dans cette région.

Sauvetage en Vercors

En juillet 1944, il participe aux opérations de sauvetage des combattants du Vercors après la terrible offensive allemande, à Vassieux en particulier. Après la Libération, il assure pendant un an ses fonctions de commissaire de la République puis reprend son métier de journaliste.
En 1946, il est nommé ministre du Ravitaillement et fonde en 1947 le Mouvement des Combattants de la Paix et de la Liberté (MCPL). Il décède en mars 1953 dans un accident de la route en Géorgie.

Suzanne Ferrandini

1913 (Bonnétable, Sarthe) - 1945 (Ravensbrück)

Matricule 27887

Secrétaire de Gaston Valois [lien vers ce nom], médecin et résistant, elle est arrêtée en même temps que lui au 5, rue Palanka à Grenoble, le 27 novembre 1943.
Interrogée dans l'après-midi, elle est internée. Déportée en janvier 1944 au camp de concentration réservé aux femmes de Ravensbrück, matricule 27887, elle y décède en février 1945.

Henri Frenay

Portrait d' Henri Frenay.
Portrait d' Henri Frenay. :
© Musée de l'Ordre de la Libération.
1905 (Lyon) - 1988 (Porto-Vecchio)

Officier résistant

Né d'une famille d'officiers, il est diplômé en 1926 de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr. Dans les années 1930, il combat au sein de l'armée française sous le grade de capitaine. Sa compagne Berty Albrecht le sensibilise très tôt à la montée du nazisme en Allemagne.
Après la défaite de la campagne de France en juin 1940, il organise dès le mois d'août un mouvement de résistance intérieure, le Mouvement de Libération Nationale.
Il participe à la création et la diffusion de plusieurs revues clandestines. Vite recherché par la Gestapo, il devra changer plusieurs fois d'identité.
En 1941, il crée le mouvement Combat à Grenoble, au côté de Marie Reynoard. Travaillant avec Jean Moulin à l'organisation de la Résistance, il s'opposera souvent à lui.

Commissaire aux prisonniers, déportés et réfugiés

Le général de Gaulle le décore en 1942 de l'Ordre de la Libération mais les tractations pour l'organisation politique et militaire de l'après-guerre continuent de diviser profondément les différentes parties. À la fin de la guerre, Henri Frenay est nommé commissaire aux prisonniers, déportés et réfugiés. Il permettra le retour en France d'un million trois cent mille personnes avant 1945.
En 1948, il deviendra président de l'Union européenne des fédéralistes. Ses profonds désaccords avec le général de Gaulle au sujet de la construction européenne l'amèneront à soutenir Gaston Defferre à la présidentielle de 1965.

Pierre Flaureau

Portrait de Pierre Flaureau.
Portrait de Pierre Flaureau. :
© Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère.
1904 (Riom-ès-Montagnel) - 1990 (Grenoble)

"Pel"

En mars 1942 naissent les Franc-Tireurs et Partisans (FTP), en référence aux "francs-tireurs" de la guerre de 1870-1871 et aux "partisans" soviétiques. Les FTP, et particulièrement les bataillons de la MOI (Main-d'œuvre Immigrée), constituent l'une des forces militaires les plus actives de la Résistance. La liaison avec d'autres mouvements se fait essentiellement par l'intermédiaire d'André Dufour, l'un des trois responsables locaux de la section du Parti communiste français (PCF) clandestin, puis par celui de Pierre Flaureau, alias Pel.
En mai 1941, Pel fonde avec André Dufour à Grenoble le Front national de la Résistance. Par la suite, il devient le délégué du Parti Communiste Français dans le front des organisations de résistance, appelé « La France Combattante » de la Résistance.
En janvier 1944, Pierre Flaureau est le secrétaire du Comité départemental de Libération nationale (CDLN). À la Libération, il présidera le Comité d'épuration et la Commission pour la reconstruction économique en Isère.

Pierre Fugain

Portrait de Pierre Fugian.
Portrait de Pierre Fugian. :
© Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère.
1919 (La Rochette) - 2009 (Grenoble)

Résistant anti-fasciste

Fils de paysan et d'une mère "bonne à tout faire" dès l'âge de 12 ans à Paris, Pierre Fugain devient médecin. Durant la Seconde Guerre mondiale il est commandant en second du réseau de renseignements Reims-Coty des Forces Françaises Combattantes (FFC) à Chambéry, puis à Grenoble.
Arrêté en mai 1941 par la police de Vichy pour diffusion de propagande communiste et incarcéré le 25 juin 1941, en partie au Fort Barraux en Isère, il saisit l'occasion d'une permission accordée lors de la naissance de son fils Michel, le 12 mai 1942, pour s'évader.
En 1945, accompagné par deux membres de son réseau, il part pour l'Italie afin d'y arrêter Guy Eclache, collaborationniste grenoblois et milicien, qu'il retrouve dans la petite bourgade de Caprino Veronese et qu'il ramène à Grenoble pour y être jugé.
À la Libération, il reste à Grenoble dans le quartier Berriat. Il continue à militer pour plusieurs causes comme l'anticolonialisme et le droit à l'avortement.
Militant antifasciste depuis toujours, il appelle à la vigilance contre les extrêmes- droites et les résurgences du fascisme, saura mobiliser l'ANACR de l'Isère contre la montée de l'extrême-droite jusque dans les années 2000.

Charles de Gaulle

Portrait de Charles de Gaulle.
Portrait de Charles de Gaulle. :
© DR
1890 (Lille) - 1970 (Colombey-les-Deux-Églises)

Chef des Français libres

Lorsque les combats débutent en mai 1940, le colonel de Gaulle est nommé à la tête d'une division cuirassée et s'illustre à plusieurs reprises à la tête de ses chars, arrêtant notamment les Allemands à Abbeville.
Très vite, Paul Reynaud, président du Conseil, lui donne un poste de sous-secrétaire d'État à la Défense nationale et à la Guerre. Face à la déroute de l'armée française et à l'exode des populations, Pétain signe l'armistice. Mais de Gaulle, fermement opposé à l'arrêt des combats, choisit l'exil en Angleterre et appelle à poursuivre le combat.
Le 18 juin 1940, il lance son appel à résister, désormais célèbre. Le nouveau gouvernement français réplique en le faisant condamner à mort pour haute trahison. En août, Churchill le reconnaît comme "chef des Français libres".

Alors qu'il parvient à rallier certaines colonies, il unifie la résistance intérieure par l'intermédiaire de l'ancien préfet Jean Moulin. Il le charge en 1943 en France du Comité national de la Résistance (CNR) dans lequel toutes les tendances des partis politiques, des syndicats et des mouvements de résistance sont représentées. Objectif : coordonner la lutte contre l'occupant, contre Vichy et pour la libération du territoire national.
Quelques jours après le débarquement en Normandie, le général de Gaulle prononce un discours acclamé. Le 26 août 1944, il fait un triomphe lorsqu'il descend les Champs-Élysées et que, usant de son talent d'orateur, il prononce la célèbre phrase : "Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré !". Et le 3 septembre, il prend la tête du gouvernement provisoire.
Dès la fin de l'année 1943, il avait décerné à la Ville de Grenoble le titre et la qualité éminente de Ville Compagnon de la Libération. Le 5 novembre 1944, en visite dans les Alpes, de Gaulle remet à la Ville la Croix de la Libération.

Roger Genin

1910 (Auzon) - 1982

Résistant et homme politique

Médecin du travail pendant 37 ans, ce résistant deviendra conseiller général adjoint aux sports d'Albert Michallon, maire de Grenoble 1959 à 1965. Roger Genin jouera un rôle important dans la préparation du dossier des Jeux Olympiques d'hiver de 1968.