Le quartier Flaubert vu du ciel montre des immeubles neufs.
© Auriane Poillet

Grenoble : mieux se loger, mieux vivre

Les crises sociales et environnementales bouleversent nos vies à bien des égards et ont des répercussions fortes sur la capacité à se loger décemment. Permis de louer, encadrement des loyers, rénovations thermiques, lutte contre la vacance et bien sûr construction de logements sociaux : la Ville de Grenoble et ses partenaires se mobilisent pour inventer une ville plus solidaire, à la fois agréable, hospitalière et résiliente.

Société

Par Annabel Brot, publié le 3 mars 2025

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Se loger est essentiel, c’est même un droit fondamental reconnu par le Conseil constitutionnel depuis 1998. Parallèlement, le logement constitue le premier poste de dépenses des ménages.

Dans certaines villes, un tri de la population se fait par le prix. À Grenoble, ce n’est pas notre optique. On veut créer les conditions pour n’exclure personne, souligne Nicolas Beron-Perez, conseiller municipal délégué au logement.

Une ville hospitalière

Pour mettre en œuvre ce principe d’hospitalité inconditionnelle, développer le logement social est le principal levier actionné par la Ville. De 2014 à 2024, il est passé de 21,7 à 24,9%, avec un objectif de 30% en 2030.

Peu importe le taux imposé par la loi, on juge qu’il en faut plus. Seule une demande sur cinq aboutit : il y a un vrai besoin ! Pour cela, la Ville s’appuie sur les grandes opérations de construction et d’aménagement qu’elle pilote (Bouchayer-Viallet, Presqu’île, Flaubert, Blanche-Monnier…) avec 40% de logement social imposé à chaque fois.

L’obligation d’un taux de logements locatifs sociaux conforte cette dynamique dans les autes quartiers de la ville. Selon les secteurs, il peut atteindre 45% afin de rééquilibrer l’offre et de renforcer la mixité sociale. Depuis dix ans, toutes les modifications apportées au PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal) visent à favoriser le logement social.

De meilleures conditions de vie

La Ville s’applique aussi à améliorer la qualité de vie, notamment par la rénovation. Le grand projet de réhabilitation de la Villeneuve et du Village Olympique s’inscrit dans cette perspective. Elle déploie par ailleurs un large dispositif d’aide à l’habitat : lutte contre la précarité énergétique via le SLIME (Service Local d’Information à la Maîtrise de l’Énergie), soutien des locataires ou propriétaires occupant-es les plus modestes confronté-es à des difficultés pécuniaires par le Pôle d’Inclusion Financière, accompagnement des locataires en habitat insalubre par le service Hygiène et Santé…

Pour lutter contre l’habitat indigne, la municipalité a aussi mis en place le permis de louer en juillet 2024 sur deux quartiers spécifiques.

Construire l’avenir

Face à la crise environnementale, il faut enfin penser une ville adaptée aux conditions actuelles et qui répond aux enjeux du futur. Ceci grâce au développement d’opérations où la création de zones de fraîcheur et de biodiversité est une constante. Il s’agit aussi de construire des bâtiments mieux adaptés au réchauffement climatique et qui ne contribuent pas à son accélération : le projet ABC de la Presqu’île (bâtiment énergétique autonome) est en ce sens emblématique.

Autre axe fort : privilégier les constructions réalisées à partir de matériaux naturels et sains, comme dans l’écoquartier Flaubert. Ce principe de résilience inspire la Charte de l’habitat et de la construction favorables à la santé. Publiée en 2023, elle décline un ensemble d’orientations afin que les habitant-es bénéficient de lieux de vie agréables et protégés des nuisances : pollutions, fortes chaleurs… . Ses préconisations prennent en compte les enjeux environnementaux : architecture bioclimatique, présence de la nature, mobilités douces…

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