Gilles Namur : «Nous voulons des espaces vivants et habités»

Si vous aviez une baguette magique, quels seraient vos souhaits pour l'espace public ?

L'hyper-centre est un important îlot de chaleur urbain. Avec une baguette magique, on végétaliserait, on planterait des arbres, on créerait des mini-forêts. On ne parlerait plus du parking Vaucanson par exemple mais du bois Vaucanson, la place Achard devant le lycée Stendhal deviendrait un petit parc arboré, l'église de la place Félix-Poulat aurait un parvis ombragé...

Deuxième idée : qu'on pense tout de suite à la Bastille et à l'Isère, avec de vrais cheminements, comme cela a été fait grâce à la passerelle piétonne et la rue de Lionne.

Vous avez un projet pour les quais ?

Oui, la rive gauche a vocation à redonner leur place aux piétons et aux vélos. Nous voulons que la ville arrête de tourner le dos à l'Isère. Nous n'avons pour l'instant pas de calendrier, c'est en discussion avec la Métropole, mais différents projets seront présentés aux habitant-es. Des étudiant-es ont travaillé dessus, des séminaires ont eu lieu avec France Ville Durable pour penser les quais de manière globale : autour des thématiques de biodiversité, calme, nature plutôt vers l'Ile-Verte, activités animées vers le centre-ville et sportives vers la Presqu'Ile.

En centre-ville, qu'est-ce qui est prévu ?

Dès 2021, on a agrandi la zone piétonne de l'hyper-centre, et le but est de continuer à apaiser et agrandir ce centre piéton. Les travaux finaux vont avoir lieu l'année prochaine, avec plantation d'arbres, nouveaux mobiliers urbains, pose des bornes place Notre-Dame. Cette piétonisation se veut diffuse dans toute la ville, ce sont les Place(s) aux enfants ou des places de quartier qui à l'époque du tout-voiture ont été transformées en parkings et qui ont vocation à redevenir des places.

C'est le cas de la place de Metz qui va être débarrassée de ses voitures pour devenir un îlot de fraîcheur. Comme cette place est dans un quartier très commerçant, on en profite aussi pour refaire et valoriser la rue de Strasbourg. Nous souhaitons accompagner les commerces qui fonctionnent bien face aux grands centres commerciaux.

Quels sont les grands principes qui vous guident en matière de réaménagement de l'espace public ?

Nous voulons des espaces vivants et habités, à l'image de ce que nous sommes en train de réaliser sur le quartier Flaubert. Avec une attention particulière à la déminéralisation systématique, à la végétalisation, à la place de l'eau. Nous l'expérimentons sur les Place(s) aux enfants, sur les quais : nous sommes dans l'essai, le transitoire, les animations culturelles et festives, sportives à des moments où l'on gêne moins la circulation, le samedi soir, le dimanche en juillet-août.

Quels sont les grands projets concernant les mobilités ?

Nous allons créer cinq grandes Chronovélos qui ont la particularité de desservir des quartiers populaires. L'avenue Rhin-et-Danube et la rue Anatole-France vont être complètement refaites, avec une Chronovélo sur Rhin-et-Danube et une piste bidirectionnelle sur Anatole-France.

Comme sur tous les projets, l'ambition est de ne pas juste faire des pistes à vélo mais de regarder les choses dans leur ensemble, d'aménager les espaces de façade à façade, avec la réfection des trottoirs, la déminéralisation des places de stationnement, l'amélioration de la situation des transports en commun, la plantation d'arbres, la réfection de places et l'amélioration de la sécurité des piétons aux alentours des écoles.

La Chronovélo en cours de Champon-Berthelot ira jusqu'à La Villeneuve et Grand Place. Celle de Jean-Perrot viendra desservir Malherbe. La bidirectionnelle sur Jeanne-d'Arc desservira le quartier de l'Abbaye et la cinquième finalisera à travers le quartier Berriat-Saint Bruno la ligne Jean-Jaurès - Fontaine.