Deux fermes urbaines existent déjà à Grenoble. Quel bilan peut-on en faire ?
C’est une expérience qui doit être poursuivie et augmentée. C’est pour ça que nous nous sommes inscrits dès le départ sur le projet de ferme urbaine à GrandAlpe. On a publié un appel à projets en accord avec l’ANRU [Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine, NDLR], l’association Mille Pousses l’a remporté. À cette occasion, l’équipe s’agrandira dès cet hiver. C’est un ancien terrain de rugby, en face d’Alpexpo, propriété de la Ville de Grenoble, à cheval sur les territoires de Grenoble et d’Eybens.
Ce sera le même concept qu’à Mille Pousses ?
À Mille Pousses, il s’agit de micropousses, un marché de niche avec une forte valeur ajoutée, essentiellement tourné vers la restauration. Là, dans la ferme Mille Feuilles, ce sera du maraîchage, avec quelques fruitiers aussi. Tout ça selon des modes de culture agroécologiques.
Existe-t-il un lien particulier avec les communes alentour ?
C’était très important d’avoir une coopération avec les Villes d’Eybens et d’Échirolles sur ce sujet. Tout un pôle d’agriculture urbaine est en train de se développer à cet endroit-là. La co-construction se fait davantage avec la Ville d’Échirolles qui travaille à l’installation de jardins citoyens juste à côté de Mille Feuilles. Eybens soutient le projet qui implique aussi les aménagements et les cheminements qui se trouvent autour. C’est un travail partenarial entre les trois communes.
À quels enjeux répond ce projet ?
Pour nous, il est très important que l’agriculture urbaine se déploie partout où elle peut, dans tous les interstices et sous toutes ses formes. Ce projet s’inscrit dans la stratégie d’agriculture urbaine de la Ville de Grenoble. Tout l’enjeu consiste à sécuriser notre capacité productive. Cela passe par la maîtrise du foncier agricole. L’idée générale est qu’en inscrivant la production agricole dans le milieu urbain, on peut susciter des vocations. Il s’agit de rendre naturelles des choses qui ne semblent pas naturelles par la proximité avec la fonction productrice de la terre, par le goût des bonnes choses, la connexion avec le cycle des saisons, le goût du partage. Ce sont des choses qui nous semblent très importantes à cultiver. L’agriculture urbaine permet cela.
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