La carte d'identité de Frida Cofman.
© Famille Cofman

Jumelage : cher homologue moldave

Combien sommes-nous à connaître la ville de Chisinau et le pays qui l’abrite, la Moldavie ? À l’occasion des premières rencontres franco-moldaves de la coopération décentralisées qui se sont tenues à Grenoble fin septembre, Gre.mag a recueilli le témoignage de Simone Targe, fille de Frida Cofman et de Charles Katz.

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Par Isabelle Touchard, publié le 4 nov. 2024

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Frida Cofman naît en 1910 à Chisinau, fait ses études au lycée français mais se voit refuser son inscription à la fac, parce que juive. Elle décide alors de poursuivre ses études à Strasbourg. Elle y rencontre Charles Katz, originaire de Bessarabie, étudiant en médecine. Ils s’installent à Grenoble, se marient en 1939, mais Charles perd son droit d’exercice de médecin en 1942 parce qu’il est juif. Prévenue par un policier de l’imminence d’une rafle, la famille se réfugie en Chartreuse.

Après la guerre, Charles Katz sera l’un des fondateurs du musée de la Résistance, inauguré en 1966 par Hubert Dubedout, alors maire de Grenoble.

50 ans d’amitié en 2027

Les couples Katz et Dubedout deviennent amis. Frida, russophone, s’occupe des soldats russes qui ne veulent pas repartir à la fin de la guerre, et crée l’association France URSS, à vocation interpeuples. Elle souhaite jumeler sa ville natale avec la ville où elle habite, et en fait part à Hubert Dubedout.

Ainsi en 1977, le 3e jumelage officiel de Grenoble après Catane et Innsbruck - certainement l’un des premiers jumelages français avec une ville d’une ancienne république soviétique - est scellé. Il reste le seul établi à ce jour entre collectivités française et moldave, et fêtera ses 50 ans en 2027. Simone Targe perpétue l’engagement, l’histoire et les valeurs de ses parents, elle est aujourd’hui bénévole dans une association d’aide aux migrant-es de Grenoble, l’APARDAP.