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© Ville de Grenoble

Tour Perret : travail à la surface du béton

Alors que la restauration des piliers de la tour Perret se poursuit en gagnant progressivement de la hauteur, une autre phase de travaux a été mise au point cet été : le traitement de surface du béton. L’objectif ? Retrouver l’aspect esthétique de l’édifice de 1925.

Patrimoine et Histoire

Par Gilles Peissel et Richard Gonzalez, publié le 5 nov. 2024

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L’échafaudage s’élève progressivement le long de la tour Perret. Il atteint désormais la moitié supérieure de l’édifice et se rapproche de la terrasse en encorbellement située à soixante mètres de hauteur. Derrière, protégés des intempéries par un voile opaque, les travaux de restauration des piliers se poursuivent au même rythme : on enlève la partie altérée, on renforce l’armature métallique et on projette un nouveau béton.

Une autre tâche attend désormais l’entreprise Freyssinet : retrouver le même aspect de surface que celui de 1925. À l’époque, le béton était coulé dans un coffrage en bois qui a laissé les traces des planches et de leurs veines sur les piliers. Aujourd’hui, la technique utilisée du béton projeté ne permet pas d’obtenir un tel aspect visuel. Il faut donc intervenir sur la surface des piliers reconstitués, en ajoutant une couche de finition de trois centimètres d’épaisseur, sur laquelle seront appliquées des planches de bois qui laisseront leur empreinte.

Un estampage de précision

Cet estampage sera reproduit sur les faces de chaque pilier, par tranche de deux mètres de hauteur, jusqu’au sommet de la tour ! La composition du béton et la pression à exercer sur les planches ont été définies lors de tests réalisés sur des blocs de béton au pied de la tour. Ces essais ont aussi permis aux compagnons de « se faire la main », avant d’appliquer cette technique grandeur nature. Il leur faudra en effet beaucoup de précision pour obtenir un résultat uniforme sur toute la hauteur. Cette phase de travaux, lancée en octobre, durera quatre à cinq mois.

La tour branchée

Comment protéger durablement des effets de la corrosion les parties de la tour en béton armé ? En injectant un courant électrique continu dans les armatures ! Cette méthode de conservation s’appelle la Protection Cathodique par Courant Imposé (PCCI). Elle utilise un très faible courant savamment réglé, depuis un générateur installé dans un local technique au rez-de-chaussée de la tour. La PCCI permet de protéger les aciers et de prolonger leur espérance de vie de plusieurs décennies. Précisément, la PCCI inverse la polarité de l’acier à l’origine de la corrosion. Des tests au début de l’été ont validé le rayon d’action des anodes en titane fixées à cet effet, pour en déterminer le nombre. Le système électrique est installé dans la continuité de la réparation des bétons, depuis le haut de la tour jusqu’à la base. Il s’agit d’éviter le croisement de cette opération avec celle de la projection du nouveau béton sur les parties purgées. À noter que cette méthode est appliquée non seulement sur certains monuments en béton armé mais aussi sur les ouvrages d’art.

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