De Hubert Dubedout à Roger Genin

Hubert Dubedout

Mairie de Grenoble
1922 (Paris) - 1986 (Chamonix)

Jeunesse étudiante chrétienne

Il participe à la Résistance dans le Sud-Ouest de la France à partir de 1942. Il œuvre au sein de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) et de l'Action catholique de la jeunesse française (ACJF).
Tout au long de ses trois mandats de maire, il fera de Grenoble une ville moderne tournée vers l'avenir et le développement culturel. Il se retire de la vie politique en 1983 après sa défaite aux municipales puis démissionne de son troisième mandat de député. Il meurt en 1986, à 63 ans, lors d'une randonnée en montagne près de Chamonix.

Henry Duffourd

1917 (Aix-les-Bains) - 2010 (Grenoble)

Militant de la mémoire

Ce militant communiste est un Résistant de la première heure. Il est arrêté le 9 février 1941 par la police de Vichy, suite à une dénonciation. Il est interné dans de nombreuses prisons de la région lyonnaise puis à Saint-Étienne durant deux ans. Il sera transféré à la centrale d'Eysses avant d'être déporté au camp de Dachau, puis dans le commando de Dachau Allach.
De retour en mai 1945, il sera de nombreuses années président de la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP) en Isère et fervent militant de la mémoire.

Jules Dumont

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1888 (Roubaix) - 1943 (Mont-Valérien)

Colonel

Issu du milieu ouvrier, il combat lors de la Première Guerre mondiale où il sera plusieurs fois blessé. Décoré de la Légion d'honneur et de la Croix de guerre, il quitte l'armée en 1920 et s'installe au Maroc pour y faire du commerce. Plus tard, il sera arrêté et condamné pour militantisme communiste et expulsé.
Juste avant la Seconde Guerre mondiale, il participe à l'organisation de l'instruction de combattants des Brigades Internationales.

Lorsque le conflit éclate, il participe activement à la Résistance au côté des communistes puis devient membre du comité militaire des Francs-Tireurs et Partisans (FTP). Début 1942, il est nommé chef militaire de la région Nord - Pas-de-Calais - Aisne - Ardennes. Arrêté par la Gestapo en novembre 1942 à Wasquehal (Nord), il est torturé et fusillé au Mont-Valérien le 15 juin 1943.

Yves Farge

Musée de l'Ordre de la Libération
1899 (Salon-de-Provence) - 1953 (Tbilissi, Géorgie)

Pacifiste et Franc-Tireur

Issu d'une famille d'universitaires, il devient journaliste au journal Le Progrès à Lyon. Militant socialiste et pacifiste, il participe à la Première Guerre mondiale en tant qu'infirmier.
En 1941, au cœur des mouvances antinazies et bientôt résistantes, il contribue à la fondation du mouvement Franc-Tireur. Il est ensuite chargé du projet d'organisation militaire du massif du Vercors par Jean Moulin en 1942, et devient naturellement membre de l'état-major de l'Armée Secrète commandée par le général Delestraint.
Traqué par la Gestapo, il part clandestinement à Paris pour y présider le Comité d'Action contre la Déportation (CAD). En avril 1944, le CNR (Conseil National de la Résistance) propose au général de Gaulle de le nommer commissaire de la République pour la région Rhône-Alpes. Sa mission : préparer l'après-guerre et la future administration française dans cette région.

Sauvetage en Vercors

En juillet 1944, il participe aux opérations de sauvetage des combattants du Vercors après la terrible offensive allemande, à Vassieux en particulier. Après la Libération, il assure pendant un an ses fonctions de commissaire de la République puis reprend son métier de journaliste.
En 1946, il est nommé ministre du Ravitaillement et fonde en 1947 le Mouvement des Combattants de la Paix et de la Liberté (MCPL). Il décède en mars 1953 dans un accident de la route en Géorgie.

Suzanne Ferrandini

1913 (Bonnétable, Sarthe) - 1945 (Ravensbrück)

Matricule 27887

Secrétaire de Gaston Valois [lien vers ce nom], médecin et résistant, elle est arrêtée en même temps que lui au 5, rue Palanka à Grenoble, le 27 novembre 1943.
Interrogée dans l'après-midi, elle est internée. Déportée en janvier 1944 au camp de concentration réservé aux femmes de Ravensbrück, matricule 27887, elle y décède en février 1945.

Henri Frenay

Musée de l'Ordre de la Libération
1905 (Lyon) - 1988 (Porto-Vecchio)

Officier résistant

Né d'une famille d'officiers, il est diplômé en 1926 de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr. Dans les années 1930, il combat au sein de l'armée française sous le grade de capitaine. Sa compagne Berty Albrecht le sensibilise très tôt à la montée du nazisme en Allemagne.
Après la défaite de la campagne de France en juin 1940, il organise dès le mois d'août un mouvement de résistance intérieure, le Mouvement de Libération Nationale.
Il participe à la création et la diffusion de plusieurs revues clandestines. Vite recherché par la Gestapo, il devra changer plusieurs fois d'identité.
En 1941, il crée le mouvement Combat à Grenoble, au côté de Marie Reynoard. Travaillant avec Jean Moulin à l'organisation de la Résistance, il s'opposera souvent à lui.

Commissaire aux prisonniers, déportés et réfugiés

Le général de Gaulle le décore en 1942 de l'Ordre de la Libération mais les tractations pour l'organisation politique et militaire de l'après-guerre continuent de diviser profondément les différentes parties. À la fin de la guerre, Henri Frenay est nommé commissaire aux prisonniers, déportés et réfugiés. Il permettra le retour en France d'un million trois cent mille personnes avant 1945.
En 1948, il deviendra président de l'Union européenne des fédéralistes. Ses profonds désaccords avec le général de Gaulle au sujet de la construction européenne l'amèneront à soutenir Gaston Defferre à la présidentielle de 1965.

Pierre Flaureau

Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère
1904 (Riom-ès-Montagnel) - 1990 (Grenoble)

"Pel"

En mars 1942 naissent les Franc-Tireurs et Partisans (FTP), en référence aux "francs-tireurs" de la guerre de 1870-1871 et aux "partisans" soviétiques. Les FTP, et particulièrement les bataillons de la MOI (Main-d'œuvre Immigrée), constituent l'une des forces militaires les plus actives de la Résistance. La liaison avec d'autres mouvements se fait essentiellement par l'intermédiaire d'André Dufour, l'un des trois responsables locaux de la section du Parti communiste français (PCF) clandestin, puis par celui de Pierre Flaureau, alias Pel.
En mai 1941, Pel fonde avec André Dufour à Grenoble le Front national de la Résistance. Par la suite, il devient le délégué du Parti Communiste Français dans le front des organisations de résistance, appelé « La France Combattante » de la Résistance.
En janvier 1944, Pierre Flaureau est le secrétaire du Comité départemental de Libération nationale (CDLN). À la Libération, il présidera le Comité d'épuration et la Commission pour la reconstruction économique en Isère.

Pierre Fugain

Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère
1919 (La Rochette) - 2009 (Grenoble)

Résistant anti-fasciste

Fils de paysan et d'une mère "bonne à tout faire" dès l'âge de 12 ans à Paris, Pierre Fugain devient médecin. Durant la Seconde Guerre mondiale il est commandant en second du réseau de renseignements Reims-Coty des Forces Françaises Combattantes (FFC) à Chambéry, puis à Grenoble.
Arrêté en mai 1941 par la police de Vichy pour diffusion de propagande communiste et incarcéré le 25 juin 1941, en partie au Fort Barraux en Isère, il saisit l'occasion d'une permission accordée lors de la naissance de son fils Michel, le 12 mai 1942, pour s'évader.
En 1945, accompagné par deux membres de son réseau, il part pour l'Italie afin d'y arrêter Guy Eclache, collaborationniste grenoblois et milicien, qu'il retrouve dans la petite bourgade de Caprino Veronese et qu'il ramène à Grenoble pour y être jugé.
À la Libération, il reste à Grenoble dans le quartier Berriat. Il continue à militer pour plusieurs causes comme l'anticolonialisme et le droit à l'avortement.
Militant antifasciste depuis toujours, il appelle à la vigilance contre les extrêmes- droites et les résurgences du fascisme, saura mobiliser l'ANACR de l'Isère contre la montée de l'extrême-droite jusque dans les années 2000.

Charles de Gaulle

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1890 (Lille) - 1970 (Colombey-les-Deux-Églises)

Chef des Français libres

Lorsque les combats débutent en mai 1940, le colonel de Gaulle est nommé à la tête d'une division cuirassée et s'illustre à plusieurs reprises à la tête de ses chars, arrêtant notamment les Allemands à Abbeville.
Très vite, Paul Reynaud, président du Conseil, lui donne un poste de sous-secrétaire d'État à la Défense nationale et à la Guerre. Face à la déroute de l'armée française et à l'exode des populations, Pétain signe l'armistice. Mais de Gaulle, fermement opposé à l'arrêt des combats, choisit l'exil en Angleterre et appelle à poursuivre le combat.
Le 18 juin 1940, il lance son appel à résister, désormais célèbre. Le nouveau gouvernement français réplique en le faisant condamner à mort pour haute trahison. En août, Churchill le reconnaît comme "chef des Français libres".

Alors qu'il parvient à rallier certaines colonies, il unifie la résistance intérieure par l'intermédiaire de l'ancien préfet Jean Moulin. Il le charge en 1943 en France du Comité national de la Résistance (CNR) dans lequel toutes les tendances des partis politiques, des syndicats et des mouvements de résistance sont représentées. Objectif : coordonner la lutte contre l'occupant, contre Vichy et pour la libération du territoire national.
Quelques jours après le débarquement en Normandie, le général de Gaulle prononce un discours acclamé. Le 26 août 1944, il fait un triomphe lorsqu'il descend les Champs-Élysées et que, usant de son talent d'orateur, il prononce la célèbre phrase : "Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré !". Et le 3 septembre, il prend la tête du gouvernement provisoire.
Dès la fin de l'année 1943, il avait décerné à la Ville de Grenoble le titre et la qualité éminente de Ville Compagnon de la Libération. Le 5 novembre 1944, en visite dans les Alpes, de Gaulle remet à la Ville la Croix de la Libération.

Roger Genin

1910 (Auzon) - 1982

Résistant et homme politique

Médecin du travail pendant 37 ans, ce résistant deviendra conseiller général adjoint aux sports d'Albert Michallon, maire de Grenoble 1959 à 1965. Roger Genin jouera un rôle important dans la préparation du dossier des Jeux Olympiques d'hiver de 1968.