La Résistance

Repères chronologiques

  • Dès 1941, la Résistance s'organise à Grenoble. Le Front national de lutte pour l'indépendance de la France, issu du Parti communiste clandestin, s'implante dans la capitale des Alpes. En même temps, trois mouvements s'y établissent : Combat, Libération et Franc-Tireur. Ce dernier créera plus tard les premiers camps dans le Vercors.
    Des opérations de renseignements sont mises en place par les réseaux. Se trament aussi des actions de camouflage en tout genre, notamment de matériel militaire par le CDM (Camouflage du matériel).
  • Au printemps 1943, la Résistance s'attaque à l'occupant italien en organisant de nouveaux attentats. Le plus important d'entre eux est perpétré par le groupe franc de Louis Clavel, qui opère avec deux autres hommes, André Leu et Basile Ravelic. Il vise précisément l'hôtel Gambetta, le 25 mai 1943, causant des blessés et des dégâts importants.
  • C'est surtout avec l'occupation allemande que l'activité de la Résistance s'intensifie. Les groupes francs passent à l'action. Dès le lendemain de la manifestation patriotique du 11 novembre 1943, ses membres parviennent à détruire les munitions stockées par l'occupant allemand au polygone d'artillerie et à la caserne de Bonne, le 14 novembre puis le 2 décembre.
    Si elle subit la "Saint-Barthélemy grenobloise", la Résistance locale fait preuve d'une détermination sans égal. Les Francs-tireurs et partisans français (FTPF) constituent la branche armée du Parti communiste : ils s'engagent de plus en plus activement dans la guérilla. Le groupe Liberté, qui rassemble les FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée), réalise un nombre impressionnant d'attentats et de sabotages.

La Saint-Barthélémy grenobloise

25-30 novembre 1943

Se référant aux massacres des protestants de 1572 au cours des guerres civiles en France à la fin du XVIe siècle, la « Saint-Barthélemy grenobloise » est une opération de répression qui vise à éliminer les chefs de la Résistance iséroise dans le but d'anéantir son organisation. Elle est conduite par le lieutenant Moritz du SD (Sicherheitsdienst, service de renseignements de la SS) de Lyon et confiée à une équipe de collaborateurs lyonnais.

Après de minutieuses enquêtes et s'appuyant sur des renseignements obtenus auprès de membres grenoblois du Parti franciste, les hommes de Francis André dit "Gueule tordue" vont multiplier les actions de répression à Grenoble et dans ses environs entre le 25 et le 30 novembre. Au total, vingt-cinq personnes vont être arrêtées. Souvent à leur domicile, exécutées sommairement et abandonnées au bord d'une route ou sur un terrain vague, ou encore déportées dans les camps de concentration nazis.

La Résistance iséroise perd au cours de cette semaine sanglante quelques-uns de ses principaux chefs (Gaston Valois, Jean Perrot, Jean Bistési). Elle en sort nettement affaiblie. Albert Reynier, préfet à la Libération, Louis Nal, chef des groupes francs de l'Isère, et Pierre Flaureau, cadre du Parti communiste, échappent de peu aux tueurs.