De Aloyzi Kospicki à Mélinée et Missak Manouchian

Aloyzi Kospicki 

Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère
Date de naissance inconnue - 1944 (Domène)

Sabotage

D'origine polonaise, il est enrôlé de force dans l'armée allemande en 1941.
À lui seul, de l'intérieur, il pose les charges et fait sauter la caserne de bonne le 2 décembre
1943. Il s'engage dans la résistance après avoir déserté et meurt au combat à Domène le 10 août 1944.

Frédéric Lafleur

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1903 (Lorient, Morbihan) - 1995

La Croix de la Libération

Né le 9 juillet 1903 à Lorient (Morbihan), il est le maire de Grenoble du 23 août 1944 à avril 1945. Le 5 novembre 1944 sur la place Pasteur, Frédéric Lafleur reçoit des mains du Général de Gaulle, et au nom de la Ville, la Croix de la Libération : "Ville héroïque à la pointe de la Résistance française et du combat pour la Libération. Dressée dans sa fierté, livre à l'Allemand, malgré ses deuils et ses souffrances, malgré l'arrestation et le massacre des meilleurs de ses fils, une lutte acharnée de tous les instants. Bravant les interdictions formulées par l'envahisseur et ses complices, a manifesté le 11 novembre 1943, sa certitude de la victoire et sa volonté d'y prendre part. Le 14 novembre et le 2 décembre 1943, a répondu aux représailles et à l'exécution des chefs des mouvements de la Résistance, par la destruction de la poudrière, de la caserne, de transformateurs et d'usines utilisés par l'ennemi. À bien mérité de la Patrie."

Georges Lafourcade

1900 - 1944 (Grenoble)

Professeur d'anglais à la faculté des Lettres de Grenoble, il est aussi critique et poète. Il meurt accidentellement en revenant d'accomplir une mission pour la Résistance.

Simone Lagrange

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1930 (Saint-Fons) -  2016 (La Tronche)

Résistante et déportée à Auschwitz-Birkenau, elle entame le 19 janvier 1945 une marche de la mort en direction de Ravensbrück. Témoin-clé lors du procès de Klaus Barbie, en 1987, devant la cour d'assises de Lyon, elle participera également à la création du mémorial des enfants d'Izieu dans l'Ain.
Toute sa vie, Simone Lagrange témoignera sur la Shoah "contre le racisme, l'antisémitisme et l'oubli" dans les établissements scolaires de la région.

Paul-Louis Lanoyerie

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1884 (Valence) - 1944 (Lyon)

"Pierre ", "Mont-Blanc"

Installé avec sa famille à Grenoble après sa démobilisation, le colonel Paul Lanoyerie entre dans la Résistance en 1941, adoptant les pseudonymes de Pierre et de Mont-Blanc.
Entré en relation avec le général Cochet, il distribue des tracts et collabore au mouvement Liberté, fondé à Annecy, puis Lyon fin 1940 par François de Menthon.
En 1942, après sa rencontre avec Henri Frenay [lien vers ce nom], il se met au service de Combat, né de la fusion de Liberté avec le Mouvement de Libération nationale.
Il est en relation avec les instances de l'Armée secrète et Jean Moulin.
Le colonel Lanoyerie est un des piliers du mouvement Combat, chef du réseau Gallia.
Arrêté à Lyon par la Gestapo le 4 août 1944, il est incarcéré au fort Montluc à Lyon puis exécuté.

Philippe Leclerc

Musée de l'Ordre de la Libération
1902 (Belloy-Saint-Léonard) - 1947 (Béchar, Algérie)

Philippe de Hauteclocque, dit Leclerc, fut l'un des principaux chefs militaires de la France libre durant la Seconde Guerre mondiale.
Ses fonctions, au sein des forces françaises libres, l'amènent notamment à commander la deuxième division blindée.
Il est mort lors d'une mission d'inspection militaire le 28 novembre 1947 dans un accident d'avion. Il est inhumé dans la crypte des Invalides. Il a été élevé à titre posthume à la dignité de Maréchal de France.

Alain Le Ray

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1910 (Paris) - 2007 (Paris)

"Rouvier", "Commandant Ferval"

Alain Le Ray entre dans la Résistance en 1943 pour devenir le premier chef militaire du maquis du Vercors, sous les noms de Rouvier ou commandant Ferval.
Il est l'un des fondateurs du maquis du Vercors, avec l'architecte Pierre Dalloz, le commandant Marcel Pourchier (ancien commandant de l'École Militaire de Haute Montagne), l'écrivain Jean Prévost et le journaliste Yves Farge. Il crée le comité clandestin de Combat du Vercors et devient le premier chef militaire du massif. Il souhaitait en faire une plateforme pour des parachutages d'où auraient rayonné des commandos. Commandant des FFI de l'Isère en 1944, il organise la Libération du département en liaison avec les forces alliées.

André Lespiau

1907 (Narbonne) - 1995

"Lanvin"

André Lespiau dit Lanvin, plus tard dénommé André Lanvin-Lespiau, mène plusieurs actions de Résistance en 1943 et 1944 en tant que chef du secteur 1, maquis de l'Oisans.

Lors des dix journées de la Libération de l'Isère, le 22 août 1944, à Vizille, une garnison allemande remonte de Gap et se retranche dans le parc du château. Les hommes d'André Lanvin-Lespiau l'attaquent. Les Américains tirent sur l'horloge du château. Face à l'action conjointe du maquis et de l'artillerie américaine, les soldats allemands paniquent. Ils se rendent à 18 heures.

Jean L’Herminier

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1902 (Fort-de-France) - 1953 (Paris)

Libération de la Corse

Officier dans la marine, il est d'abord fidèle à Pétain. Puis il rallie, en 1942, à bord de son sous-marin, les alliés en rejoignant Alger sous contrôle des troupes anglo-américaines. Il deviendra l'un des grands artisans de la Libération de la Corse.

Mélinée et Missak Manouchian

Mélinée Manouchian : 1913 (Constantinople, actuelle Turquie) - 1989 (Fleury-Mérogis)
Missak Manouchian : 1906 (Adiyaman, actuelle Turquie) - 1944 (Mont-Valérien)

Antifascistes et résistants

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Mélinée est une Résistante d'origine arménienne. Elle appartient aux FTP-MOI (Franc-Tireur et Partisan de la Main-d'œuvre Immigrée). Elle dactylographie des tracts et porte des messages secrets. Elle est chargée de repérer les mouvements des futures cibles d'attentats, de noter les réactions du public et de rédiger les comptes rendus.

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Missak est un rescapé du génocide arménien. Ouvrier tourneur autodidacte, poète, il s'engage dès 1934 dans le militantisme antifasciste. Entré dans la Résistance en 1941, il est versé dans la FTP-MOI en février 1943. Il est choisi en août 1943 pour en être le commissaire militaire et est arrêté trois mois plus tard. Le 21 février 1944, après une parodie de procès menée de manière expéditive, les vingt-deux hommes du groupe des condamnés à mort sont fusillés au Mont-Valérien, en refusant d'avoir les yeux bandés. La propagande allemande placarde 15 000 exemplaires de ces fameuses affiches rouges portant en médaillons noirs les visages de dix fusillés avec, au centre celui de Missak. Mais ceci aura un effet contraire : pour toute la Résistance, l'affiche devient l'emblème du martyr.